Liberté
C'est fini, je suis seule désormais.
Il me reste mon Marley, ma puce, mes armes, mes larmes, mon âme noyée dans la peine, ce soir je monte à cheval, rien n'a plus d'importance que ces quelques instants de vérité où mes larmes sècheront dans le vent glacé d'hiver.
Doucement mais avec précision et méthode, je cisaille les amarres pour que le navire s'évade de ce port de douleur vers l'océan, vers l'immensité infinie de la vie, vers la liberté que j'aime et qui seule me rendra à moi-même ; ça cisaille ma chair et mon coeur, mais je le fais pour moi, pour tous les hommes magnifiques qui m'aiment et me tiennent la main en ces instants fragiles, et pour celui qui, sans craindre les climats ardus ni les combats de sang, restera en selle à mes côtés quand les galops de nos montures se rencontreront et s'accorderont soudain.